La compagnie aérienne Qatar Airways de nos jours

2006 est marquée par la livraison de son premier Airbus A340-600. Il s'agit d'une version allongée (75,3 m) de l'Airbus A340. Ce dernier avion quadrimoteur détenait alors le record de distance en vol sans escale entre Paris - Le Bourget et Auckland (Nouvelle Zélande), soit un peu plus de 19000 km. Ce record sera battu par le Boeing 777.

Cette même année 2006, Qatar Airways s'installe sur le marché américain en inaugurant une ligne régulière entre Doha et l'aeroport international de New York Newark Liberty, puis une autre vers l'aeroport Dulles de Washington (D.C.). L'année suivante sera celle de la Scandinavie. Qatar Airways est la première compagnie du moyen Orient à se positionner sur le marché scandinave en établissant une ligne Doha - Stockholm. 2008 ouvre à la compagnie la possibilité de transférer ses vols vers New York en se posant sur l'aeroport international de John F. Kennedy. L'année suivante Qatar Airways poursuit son implantation aux États-Unis en reliant Doha à Houston (Texas) qui constituera sa troisième porte d'entrée sur le continent américain. Dans un souci de diversification,

Qatar Airways entend désormais conquérir le marché de l'Océanie et de l'Asie. Des lignes quotidiennes vers l'Australie et l'Inde devraient être prochainement installées. Concernant l'Australie, seront visées les deux plus importantes communautés urbaines de ce pays continent. D'une part, Sydney, en Nouvelle Galles du Sud avec ses 4, 5 millions d'habitants, d'autre part, Melbourne, dans l'État de Victoria qui compte 4 millions d'habitants. Pour ce qui est de l'Inde, les destinations retenues sont Amritsar, ville du Penjab, centre culturel et historique de la communauté sikh, haut lieu touristique peuplé de 3,6 millions d'habitants, et Goa, cité de la côte ouest, moins peuplée, mais propice au tourisme culturel et balnéaire en raison de son passé architectural datant l'époque portugaise et de ses plages renommées.

Parallèlement, Qatar Airways étend son réseau de lignes sur l'Europe en ajoutant Barcelone El Prat au nombre des aéroports desservis et sur le Proche Orient (aeroport Esenboga à Ankara, Turquie). Certaines lignes sont exploitées en partenariat avec All Nippon Airways, « bmi » (compagnie anglaise), Lufthansa, Middle East Airlines, United Airlines sous la forme de « codeshare ». Ces compagnies ont en commun d'être membres de Star Alliance, une des principales alliances aériennes mondiales. Cette pratique du « partage de code » qui tend à se développer au fil des ans, consiste à proposer plus de destinations ou de plus nombreux horaires en utilisant alternativement les moyens de deux compagnies opérant sur une même route aérienne ou présentant des complémentarités. Ainsi, à titre d'exemple, un voyageur ayant acheté un billet sur Lufthansa pourra-t-il être acheminé par Qatar Airways et vice versa.

À l'aube de la deuxième décennie du siècle, Qatar Airways a étendu son réseau de routes aériennes au départ de Doha, son unique « hub », à 53 pays à travers tous les continents. 11 États africains sont desservis (prioritairement l'Égypte pour le tourisme et l'Afrique du Sud pour les affaires, mais aussi l'Algérie, le Soudan, le Kenya.), l'Asie est représentée par 4 lignes en Chine continentale, plus le Japon et la Corée du Sud, ainsi que dans sa partie sud-est par les Philippines, le Vietnam et Singapour, le sous-continent indien par 11 destinations indiennes, le Népal et le Pakistan. Le Moyen Orient est couvert dans son intégralité, l'Europe (13 pays de l'Espagne à la Suède, de l'Angleterre à la Russie) constitue un axe majeur, enfin l'Amérique avec ses 3 portes (New York, Washington et Houston) et l'Australie complètent le réseau. Hormis son activité dans le transport de passagers, l'activité « cargo » de la compagnie est soutenue par l'exploitation de Boeing 777F susceptibles de transporter 750000 tonnes de fret, essentiellement vers l'Europe et l'Extrême Orient. Qatar Executive est une filiale « passager » de la maison mère aux couleurs et symbole (l'oryx sur le fuselage caractérise tous les avions de la compagnie) légèrement différents et volant sur appareils Bombardier.

En dehors de sa présence sur l'ensemble des continents, la réputation de Qatar Airways, qui lui vaut d'être classée 5 étoiles, provient du confort offert à sa clientèle. Même en classe économique, les sièges sont plus larges que sur les compagnies concurrentes et un écran individuel, fixé sur le dossier, permet un choix de programmes sélectionnables par touche tactile (sur les plus récents appareils). La classe « business » dispose, sur les longues distances couvertes par les Boeing 777, de sièges inclinables à 180° formant un lit. Les mets servis à bord sont de la meilleure qualité incluant foie gras, saumon fumé et caviar. Des vins des meilleures provenances figurent sur le menu dont certains exclusivement réservés à Qatar Airways. La première classe ajoute des duvets de plume et un dispositif de massage incorporé au siège. Selon les sondages auprès des passagers, Qatar Airways est, depuis 7 années, considérée comme la compagnie aérienne disposant du personnel de cabine le plus performant et attentif.

Dans la perspective d'un futur épuisement à terme des stocks pétroliers et afin de pallier les variations erratiques de leur cours, Qatar Airways s'est investi dans une solution alternative encore expérimentale. Elle consiste à alimenter les réservoirs d'un carburant mélangeant kérosène et GTL (Gas to Liquid), un hydrocarbure produit à partir du gaz naturel. Un premier vol entre Londres Gatwick et Doha, utilisant ce nouveau carburant, a été expérimenté avec succès en octobre 2009. Cette initiative de Qatar Airways, encouragée par l'État du Qatar, prend tout son sens si l'on sait que le pays est le premier exportateur mondial de gaz naturel. Si cette solution présente des avantages non négligeables dans la mesure où elle relativise le rôle du pétrole dans le coût du carburant, certains experts émettent tout de même des réserves quant à sa viabilité, et estiment qu'elle sera marginale, car le prix de revient de la production de GTL pourrait être trop élevé en regard des carburants traditionnels.

L'originalité de Qatar Airways repose aussi sur son système « Oryx multiplex in the sky » qui équipe désormais ses Boeing 777. Aucune compagnie aérienne, à ce jour, ne dispose de divertissements à bord aussi performants. Les passagers peuvent sélectionner, sur leur écran particulier, 150 films internationaux, 150 heures d'émissions de télévision, 50 jeux et écouter 500 CD audio. Une interface graphique, elle aussi unique, permet de choisir entre les 8 langues les plus courantes. Le choix des programmes s'étend de la comédie au documentaire, de l'univers hollywoodien à celui de « Bollywood » - si prisé par la clientèle indienne particulièrement ciblée par Qatar Airways -, du dessin animé pour enfants aux retransmissions sportives. Les 21 films mettant en scène le personnage de James Bond sont préprogrammés et un contrat de partenariat entre la compagnie et les chaînes culturelles National Geographic, Histoty et E ! (chaîne positionnée sur les interviews et la couverture d'événements d'envergure internationale) offre aux voyageurs un éventail de programmes éducatifs. Ce système récréatif autorise également, entre autres, l'apprentissage de langues étrangères via les cours de la société spécialisée Berlitz, la manière d'utiliser des baguettes dans la gastronomie orientale et la formation aux méthodes mnémotechniques favorisant le développement de la mémoire. L'interactivité est assurée par la possibilité de partager des jeux avec d'autres passagers voyageant sur l'appareil. La nouvelle technologie consistant à proposer des livres à lire sur écran est introduite depuis 2009 et s'étendra à tous les appareils mis en service dans le futur. Ainsi, Qatar Airways pourra-t-elle maintenir son avance dans le domaine du divertissement à bord.