Histoire de la compagnie Transavia

Transavia

Les débuts de la compagnie Transavia

L'histoire de la compagnie Transavia commence en 1965 avec l'achat par Johan Nicolaas Block d'une petite compagnie nommée Transavia Limburg, basée à Maastricht capitale de la province hollandaise du Limbourg. Johan Nicolaas, natif d'Amsterdam, était lui-même un pilote militaire d'avion, et sa candidature à un poste dans la compagnie nationale KLM n'ayant pas été acceptée, il avait co-fondé dix ans plus tôt Martinair avec son compatriote Martin Schröder. Martinair avait pour objectif de devenir une compagnie aérienne spécialisée dans les vols de loisirs aux Pays-Bas, ce qui constituait une innovation en ces années de l'après-guerre. Après 10 années d'exercice, J.N. Block avait quitté son partenaire Shröder et racheté Transavia Limburg qui végétait et était promise à la faillite. Une des premières initiatives de J.N. Block avait été d'abandonner la référence à la province du Limbourg et de transférer le siège de sa « Transavia » - nouvelle désignation de la compagnie - à l'aéroport international de Schiphol Amsterdam mieux à même de soutenir le développement de la compagnie.

En moins de 10 ans, Transavia couvre 45% du trafic de tourisme en Hollande et se présente comme la principale concurrente de Martinair sur le créneau. Parallèlement, J.N. Block vise à investir sur le marché du voyage d'affaires et crée Jetstar Holland en 1977 destinée aux vols domestiques professionnels. Ce pari est risqué dans la mesure où la Hollande est un État de petites dimensions et que les réseaux routier et ferroviaire sont particulièrement bien développés en raison de l'absence de reliefs escarpés. Ces éléments permettent au transport au sol d'être concurrentiel du ciel. Il revend sa société Jetstar Holland deux ans plus tard. John Nicolaas Block, en désaccord avec des investisseurs de Transavia, avait quitté cette dernière en 1975. En fin de carrière, le pionnier du transport aérien de loisirs fonde Air Holland sur des bases similaires mais élargies en 1984. Cette initiative se heurte aux ambitions de KLM et de Transavia qui s'efforcent de l'empêcher d'obtenir son certificat opérationnel ; puis Transavia tentera en vain de racheter cette compagnie concurrente. Block doit quitter Air Holland en 1991 - trois ans avant son décès. Cette compagnie cessera ses activités la même année. Entre temps, Transavia avait été rebaptisée Transavia Airlines en 1986.

Transavia, compagnie charter et compagnie low cost

En ces deux dernières décennies du XXème siècle, le ciel européen se modifie avec l'apparition de la déréglementation du transport aérien, initiée aux Etats-Unis quelques années auparavant. À cette époque, le trafic international comme domestique se partage entre les classiques compagnies nationales nées dans l'entre-deux guerres (Lufthansa, Air France, KLM, Aeroflot... ) qui disposent d'un réseau de lignes régulières, les compagnies « charters » qui affrètent des appareils pour des occasions ponctuelles ou pour des vols saisonniers et les toutes nouvelles compagnies à bas prix (low cost) dont la philosophie repose sur l'économie des frais superflus touchant aussi bien à la rotation des avions, la diminution du personnel, la suppression des prestations gratuites comme les repas ou collations et dont Ryanair et easyJet constituent le prototype. Ces diverses compagnies occupent des créneaux qui ne se recoupent pas entièrement. Ainsi, les vols transcontinentaux sont-ils réservés aux grandes compagnies qui disposent d'appareils long-courriers. Elles ne sont concurrencées par les compagnies charters que lors des périodes de vacances ou lors de la tenue d'événements spécifiques (Jeux Olympiques, Expositions Universelles, pèlerinages, congrès, manifestations internationales diverses.) qui, souvent, leur louent leurs avions surnuméraires. Les vols court-courriers et moyen-courriers sont seuls accessibles aux compagnies low cost et c'est sur ce créneau que la concurrence est la plus vive.

Transavia jouit d'un statut mixte de compagnie charter et de compagnie low cost. Elle est la première compagnie à bénéficier de l'ouverture du ciel à la déréglementation et ouvre une ligne régulière reliant Amsterdam à Londres Gatwick - second aéroport londonien par son importance après Londres Heathrow - sitôt un accord en ce sens étant intervenu entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas. La ligne est inaugurée le 26 octobre 1986. Suite à ses nombreux changements de dirigeants et d'actionnaires, Transavia est alors majoritairement détenue par la société anglo-hollandaise de transport par containers P&O Nedlloyd - un géant du transport aérien, ferroviaire et maritime -, et, dans une moindre mesure, par des capitaux danois privés. L'année 1991 voit l'actionnaire P&O Nedlloyd céder 80% de ses actifs de Transavia à la compagnie nationale néerlandaise KLM qui en prend donc le contrôle effectif. Lorsque la Grèce modifie ses règles relatives au transport aérien et ouvre à son tour son espace domestique à une exploitation des compagnies étrangères en 1998, Transavia est la première compagnie à s'engouffrer dans ce créneau. Au fil des ans, Transavia atterrira à Athènes, Héraklion en Crète, Chania, Kefalonia, Kerkyra et Rhodes. En 2003, KLM parachève son acquisition de Transavia en s'appropriant le reste du capital encore détenu par P&O Nedlloyd. Ainsi, Transavia devient-elle alors une filiale à 100% de KLM. Quand, en mai 2004, KLM et Air France se rapprocheront et ne formeront plus qu'une seule entité privée (quoique l'État français soit toujours détenteur d'une fraction du capital), Transavia deviendra de facto une filiale du nouveau groupe.

Hub de Shiphol Amsterdam et hubs secondaires

Entre-temps, Transavia avait développé son activité d'origine de compagnie charter en élargissant son assise aux Pays-Bas. Dans le vocabulaire international de l'aéronautique, on appelle « hub » la base principale, l'aéroport de référence, la plaque tournante à partir desquels une compagnie aérienne organise ses vols. Généralement, la maintenance des appareils, les hangars de réparation, l'administration, voire le siège social se situent dans ou à proximité d'un aéroport. Dans le cas de Transavia, le choix s'est porté sur l'aéroport Shiphol d'Amsterdam, mais les besoins de la compagnie l'ont conduite à adjoindre deux hubs secondaires à celui d'origine. En premier lieu, Rotterdam, bien que située à moins de 100 km d'Amsterdam, a été choisie en raison de sa situation de premier port d'Europe occidentale, à partir duquel il est loisible d'ouvrir le continent aux voyageurs (et accessoirement de redistribuer les marchandises pour partie par la voie aérienne et ce choix n'est pas étranger au fait que l'ancien propriétaire P&O Nedlloyd soit une société de transport par container). Le hub sera installé à l'aéroport de Rotterdam La Haye. En second lieu, Eindhoven, une des principales villes du Brabant Septentrional, c'est-à-dire au sud de la Hollande, présente l'avantage de se situer sur l'axe autoroutier reliant Amsterdam à Maastricht et par cette dernière ville d'ouvrir au réseau international des grandes voies du sud et de l'est de l'Europe.

En ajout à ses activités d'origine de compagnie charter, Transavia avait pris position sur le marché des vols low cost grâce à sa petite filiale spécialisée : Basiq Air. Mais, afin d'unifier son image et de souligner que le concept de Basiq Air repose sur l'achat de billets exclusivement en ligne, il est décidé que les deux sociétés présenteront un profil marketing commun en utilisant désormais la marque Transavia.com qui figurera en lettres vertes et bleues sur le fuselage blanc des appareils de la nouvelle enseigne. Le rapprochement entre Air France et KLM (qui apporte Transavia au groupe) a pour effet de conduire à la création d'une antenne à Paris Orly dite Transavia.com France, tandis qu'une unité symétrique est installée à Copenhague : Transavia.com Denmark en raison des liens privilégiés entretenus dès l'origine avec ce pays ayant participé au financement lors de la création de la compagnie sous Johann Nicolaas Block. Un appareil Boeing 737-800 de Transavia est d'ailleurs basé dans l'aéroport Kastrup de la capitale danoise.

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